Formations en hypnose & langage métaphorique

Ce n’est pas l’image qui porte le sens, mais l’usage singulier que chaque esprit en fait.

Lors d’une séance d’hypnose métaphorique, je propose souvent des cadres imagés : un moulin, un château, une forêt, un bateau, un labyrinthe... Ces représentations ne sont pas choisies au hasard. Elles sont familières à l’inconscient collectif. On pourrait les qualifier d’archétypes, au sens où Carl Gustav Jung les décrivait : des structures universelles, préexistantes, mais vides de contenu propre.

Dans ma pratique, je les utilise non pour transmettre un message préétabli, mais pour offrir à l’inconscient un espace symbolique dans lequel il peut se projeter librement. Le consultant investit l’image comme une scène de théâtre, et c’est lui, ou plutôt son monde intérieur, qui vient y installer les décors, les lumières, les tensions ou les absences.

Pourquoi ces espaces sont-ils si puissants ? Parce qu’ils révèlent l’état interne du consultant sans passer par la verbalisation directe. Ainsi, une forêt peut sembler obscure et menaçante ou apaisante et protectrice, un moulin paraître rouillé et figé, ou au contraire, entretenu et en activité. Un château peut surgir majestueux et lumineux, ou n’être qu’une ruine abandonnée.

Ces variations ne sont jamais anodines. Elles sont des clés d’entrée. Elles traduisent l’état des représentations internes du consultant :

• Une ambiance sombre peut révéler une tristesse sous-jacente.
• Une tâche, une déchirure, une fuite évoquent souvent une blessure précise ou une perte de cohésion.
• La poussière, la rouille, la crasse parlent de négligence, de fatigue, d’oubli de soi.
• Une fissure peut être la trace d’un doute, d’une brèche cognitive ou affective.
• À l’inverse, un rayon de soleil symbolise souvent un point d’équilibre ou d’espoir.
• Une eau claire est fréquemment associée à une vérité simple, une évidence qui émerge.

Le paysage devient alors un écran vivant, sensoriel, dynamique. L’inconscient y imprime ce qu’il est prêt à montrer.

Ce que j’appelle « espaces projectifs dynamiques » sont des environnements semi-symboliques, semi-neutres, dans lesquels le consultant ne reçoit pas un scénario à vivre, mais un cadre dans lequel il va inscrire, souvent à son insu, l’état réel de sa structure interne.

Ce positionnement diffère des hypnoses plus classiques, qui cherchent à induire un état ou à proposer une image précise avec un sens émotionnel déjà attaché. Ici, la même image peut contenir tous les contraires : la mer peut apaiser ou déborder, le vent peut porter ou faire chuter, le miroir peut révéler ou mentir.

Ce n’est donc pas la beauté de la métaphore qui importe, mais sa capacité à être adaptée à tout un chacun : à offrir au consultant un espace suffisamment symbolique pour qu’il y imprime sa vérité, et suffisamment ouvert pour qu’il puisse y agir, réparer, transformer, sans suggestion ni direction imposée.

Là se situe, à mon sens, l’essence de l’hypnose métaphorique : dans ce mariage entre structure et liberté, cadre et expression, contenant et contenu. Ce n’est pas l’image qui guérit, mais l’acte symbolique posé dans l’image que l’inconscient a investie.